Procès verbal

(ZAPISNIK)

Production: Dunav film, Beograd, 1964.
Scénario: Aleksandar Petrović
Réalisateur: Aleksandar Petrović
Caméraman: Stevo Radović
Choix de la musique: Aleksandar Petrović
Colaborateurs: Krsto Škanata, Dragutin Kostić, Aleksandar Ilić, Radivoje Vujić, Živorad Fijatović

zapisnik

Petrović explique que dans les années 60, les journaux télévisés yougoslaves montraient uniquement les succès et les développements positifs de la société socialiste, embellis et exagérés pour l’écran. Procès verbal est un « journal critique » qui révèle précisément ce que ces journaux officiels échouent d’exposer.

 

Prix, distinctions, festivals:

  • XIIFestival du court métrage yougoslave de Belgrade, mars 1965.
  • Festival du film documentaire de Rennes, novembre 1992 (programme spécial)

Critiques:

Dans Procès verbal, Aleksandar Petrović traite avec légèreté des problèmes brûlants de chez nous; c’est une vraie réussite. Un court voyage à travers de notre pays nous amène aux mêmes points d’interrogation, isolés par leur thème mes très actuels: le sport, l’investissement, la lutte contre l’analphabétisme…

Vojin Vitezica «Večernje novosti» 1965

Aleksandar Petrović à propos du film

«Borba» 15-16/8/1992

«En 1963, j’ai commencé le tournage de» Journal critique» (Zapisnik) pour Dunav Film. C’était une entreprise osée pour l’époque, une sorte de «négatif» du journal officiel. Ce journal montrait les problèmes de travail et les voyages du «plus grand fils de notre peuple». Pour faire passer mon idée, j’ai décidé qu’une «victoire du travail» commencerait et finirait le journal de telle manière à encadrer trois points noirs…
Je ne me souviens plus du premier point sombre, il s’est passé tant de temps depuis 1963, si ce point avait été important, je m’en rappellerai. La deuxième séquence est celle de la construction d’un pont sur la Save. Cet ouvrage mégalomaniaque entrepris en 1948 est devenu un aéroport pour les oiseaux solitaires et un toit pour les sans-abris. Le pont a été construit, mais pas la route qui y donne accès ! Cette histoire est reliée à la troisième tache sombre, celle des clubs de boxe. En province, les clubs de boxe se multipliaient comme des champignons, chaque bourgade en avait un. Des mômes non entraînés se donnaient des baffes sur des rings improvisés, et parfois se faisaient très mal. Ces clubs étaient sous le contrôle de petits chefs locaux : le maire et le directeur de la « Udba » locale (équivalent yougoslave du KGB)… On peut conclure que la pratique de la «boxe suicidaire» était l’expression de l’appât du sang de l’autorité communiste en province. Je ne suis cependant pas allé aussi loin dans mon petit film… J’étais seulement un documentaliste.

J’ai trouvé le cadre de mon premier journal critique sur les routes de Sombor: les chemins – les routes, ça va de soit… La chanson Đelem, Đelem … ne suggère pas seulement, par la musique, la sensation de voler et le voyage, mais le texte est consacré au voyage (je voyage, je voyage etc…). On dit qu’en Yougoslavie, 12.000 kilomètres de routes asphaltées ont été créés, de 1945 à 1963. Avec mes phares, j’ai éclairé ces trois tâches sombres des nouvelles routes yougoslaves, et la chanson Đelem, Đelem leur a donné des ailes.
Cela n’a servi à rien. Les censeurs communistes n’ont pas l’oreille musicale : la seconde édition de mon journal critique n’a jamais vu le jour…
Mais je les ai quand mêmes bien eus: Đelem, Đelem est dans Tri et J’ai même rencontré des Tziganes heureux

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