Elle et lui

(Dvoje)

Ce film marque le début du film moderne Yougoslave

DVOJE ALEKSANdar petrovic

La nouvelle sensibilité européenne des années 60

 

Producteur: Avala film, Beograd, 1961.
Scénario: Aleksandar Petrović
Réalisateur: Aleksandar Petrović
Décors: Zoran Zorčić
Directeur de Photographie: Ivan Marinček
Directeur artistique: Miodrag Nikolić
Production: Zoran Zorčić
Montage: Mirjana Mitić
Musique: Ljiljana Popović
Choix de la musique: Aleksandar Petrović
Acteurs: Desanka Beba Lončar, Miha Baloh, Nada Kasapić, Branka Palčić, Borislav Radović, Dragan Vladić, Milos Žutić

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Résumé du scénario:

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Une rencontre amoureuse. L’amour. La fin d’une liaison et la mort d’un sentiment. Alexandre Petrovic traite, de manière intimiste, poétique, des relations amoureuses et tourmentées d’un couple. Il opère une véritable révolution thématique et du langage cinématographique.

  

 

Prix, distinctions, festivals:

  • VIIIe Festival des films yougoslaves à Pula 1961
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  • Semaine International du film à Mannheim (Allemagne), 1961
  • Festival du film à Cannes, mai 1962. 
  • IVe Mostra Internazionale del Cinema Libero, Poretta Terme, 1966.
  • PRIX D’OCTOBRE de la ville de Belgrade, 1961.
  • Centre Georges Pompidou, Paris, Le Cinéma yougoslave, 1986
  • Festival International du film à La Rochelle 1986.
  • Festival l’Europe autour de l’Europe, Paris-Normandie, 2008.
  • Festival international du film Cinèma City, Novi Sad, 2009 – Hommage à l’auteur national Aleksandar Sacha Petrovic
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Festival l’Europe autour de l’Europe

 

C’était le premier film de fiction d’Alexandre Petrovic et aussi la première oeuvre d’une cinématographie socialiste qui, à sa façon personnelle, correspondait à l’égalité aux développements les plus exclusifs de la pensée cinématographique mondiale contemporaine (“nouvelle vague”). C’est ce qu’ont souligné les critiques français et italiens en 1962 quand le film Elle et lui (Dvoje) a été projeté au Festival de Cannes.

 

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Extraits de presse:

“Nous trouverons la meilleure solution des problèmes dans le film d’Alexandre Petrovic Elle et lui, qui est une oeuvre magnifiquement profonde et réellement personnelle. C’est le premier film yougoslave (parmi ceux que j’ai vus) où le metteur en scène règne complètement sur la matière de son oeuvre, il la connaît si bien qu’au lieu de chercher un langage filmé plus expressif, il accède à sa création et par là exprime ce qu’il désire, avec richesse et justesse.” LE FILM D’AUJOURD’HUI – Donald Rich.

 

« … On peut attribuer à Alexandre Petrovic plusieurs découvertes agréables, telles que la valse que les deux amoureux dansent dans la rue, emportés par la musique lointaine, témoins d’une invention charmante.
C’est un film sans prétentions, ce qui, à un moment où le cinéma se veut de réflexion, fait apparaître cet artiste comme un homme qui a ressenti une chose très importante.» Eugène Fabre, LE JOURNAL DE GENÈVE 21/5/1962.

 

« La Yougoslavie a présenté un film que l’on ne peut éviter, Elle et Lui, d’Alexandre Petrovic, qui, dans le contexte moderne de l’ennui et de la solitude, raconte une histoire d’amour qui ne vit – qu’un an, la durée de vie d’un poisson rouge. On ne sait qui est plus malheureux- Lui qui s’est lassé le premier ou Elle qui est abandonnée. Que de larmes à ce festival ! » Leo Pesteli LA STAMPA 19/5/1962

 

Michel Menso (L’Express, 24/5/1962) singularise les films les plus intéressants présentés au Festival de Cannes 1962. Il nomme Michelangelo Antonioni et Alain Resnais comme deux personnalités les plus intéressantes du cineema mondial et suggère que Elle et Lui est le résultat de l’empreinte que L’aventurra et Marienbad ont laissée. Il s’agit là d’une erreur, car Alexandre Petrovic n’aurait aucunement pu voir ni Marienbad, qui était tourné au même moment que Elle et Lui, ni L’aventurra qui a été diffusée en Yougoslavie après la fin du tournage d’ Elle et lui.

Beba Lončar et Miha Baloh

Beba Lončar et Miha Baloh

Aleksandar Petrović à propos de Elle et lui (Dvoje)

J’ai commencé du fait que l’Art est la Vérité. J’ai essayé de ne pas m’éloigner de la vérité de la vie, et en montrant le visage de la vérité quotidienne, de découvrir des vérités sur la vie et sur l’existence de l’homme.
Le film n’aspire pas vers des situations dramatiques mais plutôt vers une image de la vie. Je ne réalise pas un film sur un acteur, ni même sur la personne qu’il représente, mais sur une idée ou une émotion. Pour moi, il est essentiel qu’un film aujourd’hui doit être sincère et vrai, une confession en quelque sorte, l’image de la vie vue de ses propres yeux, une partie de la conscience de l’homme moderne.
Mes films documentaires sont réalisés sur les principes d’un film de fiction, alors qu’ Elle et lui a la facture documentaire. J’en conclus que le cinéma de fiction manque de vitalité, mais que l’aspect abstrait et narratif des films de fictions manquent aux films documentaires.
Encore une chose: au cours du temps, j’ai eu un tas d’occasions d’analyser d’anciennes photographies. Croyez-moi, c’est de cette manière que l’on apprend la vie plus facilement que si l’on observe autour de soi. Jusqu’à un certain point, j’ai essayé de réaliser Elle et lui sur la base de l’interaction d’images de la vie et de la vie elle-même. Le film n’aspire pas à des situations dramatiques mais à une image de la vie.
Je n’ai jamais eu pour le but de créer quelque chose de préconçu mais d’exprimer ce que je ressens.
Je pars toujours d’une expérience qui m’a touchée et inspirée et je cherche la solution dans le matériau que j’exploite. On peut transposer littéralement un sujet (par exemple la rupture entre deux amoureux); mais il faut le vivre subjectivement pour que la construction rationaliste s’y harmonise.

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Beba Lončar

L’insinuation d’ Eclipse

«Mes films Elle et lui et Les jours ont été montrés l’an dernier au cours de ma rétrospective à La Rochelle (1986). Lors d’une conférence de presse très animée, Marcel Martin m’a demandé si ces deux films avaient été tournés sous l’influence de l’école cinématographique tchèque… et si j’avais vu des films tchèques avant de tourner mes films, c’est-à-dire des films de Forman, Passek etc… Je lui ai répondu que je n’aurais pas eu l’occasion de voir ces films tchèques avant le tournage de mes films car les films tchèques en question n’avaient pas encore été réalisés à ce moment-là. Ces cinéastes tchèques auraient pu, éventuellement voir mes films, mais moi, cela m’était impossible de voir les leurs. A présent, je ne veux pas aborder la question s’ils ont ou n’ont pas vu nos films. Mais il est certain que je ne pouvais pas avoir vu leurs films en 1961 (l’année du tournage du Elle et lui) puisqu’ils ont commencé à tourner en 1963. Cela ressemble au cas Antonioni et sur l’insinuation que Elle et lui est inspiré de L’éclipse. Ce film aussi a été tourné plus tard (1962)… Il faut se rappeler que le scénario de Elle et lui a été écrit en 1959.»

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